Caroline Nimal – Energétique Traditionnelle Chinoise

Le deuil et la Médecine Traditionnelle Chinoise : une respiration de l’âme

À l’automne, quand les jours raccourcissent et que la lumière décline, la Toussaint vient doucement nous rappeler le lien qui nous unit à nos disparus. Dans notre culture, c’est un temps de mémoire et de recueillement. Les cimetières se parent de fleurs, les bougies réchauffent la nuit, et nos pensées s’élancent vers ceux qui nous ont quittés. Mais au-delà de la tradition, il y a dans cette période un mouvement universel : celui du deuil, de la transformation et du lien subtil entre les vivants et leurs ancêtres.

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La Toussaint : une transition entre l'Automne et l'Hiver; la perte et la préparation du renouveau.

La Médecine Traditionnelle Chinoise offre une lecture particulière de ce passage. En effet la Toussaint est positionnée dans l’année à la transition entre la toute fin de l’automne et le début de l’hiver.

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L’automne, dans son cycle des saisons, est associé à l’élément Métal, en relation avec les Poumons et le Gros Intestin. Les Poumons, en MTC, portent l’émotion de la tristesse. Celle-ci, comme le souffle, a besoin de circuler : inspirer, accueillir la douleur, puis expirer, relâcher, laisser aller. Si la tristesse se fige, elle étouffe, elle coupe du souffle vital, elle alourdit l’existence. Le deuil peut alors être vu comme une respiration intérieure : une traversée où l’on apprend à donner une place à la perte tout en retrouvant peu à peu le mouvement de vie.

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L’hiver lui est associé à l’Eau, en relation avec les Reins et le Vessie. Les Reins en MTC portent l’émotion de la peur dont la peur de la mort mais aussi de la confiance retrouvée, de l’élan créateur et de la volonté. Dans le mouvement de l’eau, il y a aussi un nettoyage des anciens archétypes pour pouvoir faire fleurir le renouveau au printemps prochain. Le temps du deuil et de la Toussaint peut alors être compris comme un temps d’hiver intérieur où la graine est enfouie sous la terre pour pouvoir sortir et renaître au monde au printemps.

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La Toussaint s’inscrit dans une vision qui dépasse nos frontières.

Au Mexique, la fête des morts se vit comme une célébration joyeuse, où l’on dépose des offrandes colorées pour se relier aux ancêtres. En Asie, d’autres rituels rappellent que les disparus continuent à nourrir notre enracinement. La MTC rejoint cette idée : honorer ceux qui nous ont précédés, c’est reconnaître la continuité du souffle, se rappeler que notre énergie, notre Qi, s’inscrit dans une lignée.

Apprendre à lâcher-prise

Faire son deuil, qu’il s’agisse de la perte d’un être cher ou d’une étape de vie qui se termine, demande toujours une forme de lâcher-prise. C’est ce que nous enseigne l’automne : comme les arbres laissent tomber leurs feuilles pour préparer l’hiver, nous sommes invités à relâcher ce qui n’a plus lieu d’être, afin de garder l’essence, la valeur, et de permettre à la vie de continuer son cycle. Laisser aller ne signifie pas oublier. C’est au contraire transformer la relation, garder en nous ce qui est vivant et lumineux, et offrir au reste la possibilité de se dissoudre.

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Accompagner le deuil grâce à la médecine traditionnelle chinoise

Le corps, lui aussi, parle de ces passages. Dans les moments de deuil ou de grande tristesse, le souffle devient court, les défenses immunitaires s’affaiblissent, la fatigue s’installe. L’acupuncture, la moxibustion, la pulsothérapie ou simplement une écoute attentive peuvent aider à rétablir le mouvement : libérer ce qui pèse, redonner au Poumon sa fluidité, permettre à la respiration de redevenir un pont entre le dedans et le dehors, entre la douleur et la vie qui continue.

Ainsi, la Toussaint n’est pas seulement un rendez-vous inscrit sur le calendrier : c’est une invitation à honorer, à relier, à respirer. Honorer nos morts, mais aussi notre propre vie. Relier notre souffle à celui d’une lignée, d’une humanité qui nous dépasse. Respirer avec la tristesse, et souffler pour la transformer. Et, dans le silence de l’automne, accueillir à nouveau ce souffle discret et précieux : celui de l’existence.
Caroline Nimal
Praticienne en Arts Energétiques Traditionnel Chinois

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